Mon fils de 8 ans...

Bonjour,

Je m'appelle Virginie, et je viens vers vous car je me sens désemparée et inquiète face aux angoisses de mon fils de 8 ans. Il semblerait que ses angoisses et sa phobie de vomir, aient commencé peu après le décès de mon papa, en août 2008. Elles surviennent lorsqu'Alexandre voit quelqu'un vomir, c'est arrivé dans la rue par exemple. Et en ce moment, ses deux petits frères ont la gastro, nous vivons donc un enfer. Ce matin je l'ai mis à l'école alors qu'il avait des tremblements et qu'il me disait avoir mal au ventre et peur d'avoir la gastro. J'ai tendance à le secouer pour le booster, mais d'après ce que je lis, je fais tout de travers J'aimerais avoir des témoignages et conseils. Est-ce que le fait qu'il soit si jeune soit plus inquiétant ? Aidez-moi, je suis inquiète pour mon petit bonhomme

Alexandre a consulté un pédo psychiatre qui m'a dit n'avoir rien déscélé de pathologique après 3 séances. Il m'a dit que le décès de mon père l'avait très probablement boulversé et que ça devrait passer. Cela fait plusieurs mois maintenant.

Merci de l'aide que vous serez en mesure de m'apporter.

Bonjour,

Avant tout, sachez que vous ne faites pas tout de travers. Il ne faut pas aler "dans son sens" et le pouser encore plus dans ses angoisses mais au contraire, le booster (mais en le rassurant malgré tout).

Vous devriez peut-être aller voir un deuxième pédopsychiatre... c'est mieux d'avoir plusieurs avis. Et je pense (à mon sens) que ce pédopsychiatre n'a pas vraiment du comprendre le mal être d'Alexandre.

En thérapie (mais attention, je ne sais pas si on peut faire ce genre de thérapie sur des enfants), il y a la TCC par exemple que vous pourriez tenter.

En ce qui concerne la gastro, expliquez lui que "oui les frères ont a gastro... mais que ce n'est pas pour ça qu'il l'aura lui! Et que même si il attrape la gastro, ce n'est pas sure qu'il vomira".

Bon courage

Merci beaucoup pour votre réponse, ça me remonte le moral. On se sent vraiment impuissant face à cette phobie et il est difficile de l'appréhender lorsqu'on ne la vit pas intérieurement.

Qu'est ce qu'un TCC ?

Bonjour,

TCC = Thérapie Cognitivo Comportementale.

Je vais vous expliquer via mon expérience (je suis en plein TCC):

Au départ, le psychologue va demander à votre enfant quelles sont ses angoisses (genre: manger tel aliment,...). Il va tout noter. Il va ensuite lui demander ce qu'i ressent comme symptômes en ayant ces angoisses (genre: tremblements, nouement de gorge, nausées, vertiges,...).

Ensuite (mais là je suis pas sûre qu'un enfant de 8 ans y arrive), le psychologue va demander a ce qu'on mette en tableau toutes les angoisses (avant, pendant et après - lieu? avec qui?...ect).

Et a partir de ce point, le psy va essayer de faire en sorte que le patient s'expose à sa phobie (genre: il aime pas manger tels aliments? petit à petit i devra essayer d'en manger...) mais par échele (il commencera avant tout par exposer les angoisses les moins fortes).

J'espère avoir répondu à ta question,

Bon courage

Merci sincèrement d'avoir pris le temps de me répondre. On part quelques jours en vacances, au retour on s'en occupe vivement. Votre TCC ne me parait pas insurmontable pour un enfant de 8 ans, s'il est aidé en tous cas.
Merci encore, je vous tiendrai au courant.

Bonjour,

Pas de soucis pour les informations.

Passez de bonnes vacances. Et a bien vite des nouvelles,

Bon voyage,

Admin

Vénéa,
Je vis avec la phobie de ton fils depuis ma plus tendre enfance. La première chose que je voudrais te dire c'est que tu ne dois pas te sentir coupable de ne pas l'encourager dans son problème. Mes parents ont adopté cette vision des choses mais de manière beaucoup plus radicale. Aujourd'hui j'ai 22 ans et je vis presque normalement. La majorité des gens qui m'entourent ignorent totalement ma condition. En adoptant cette position, mes parents m'ont permis de limiter une grande partie des troubles visibles dont souffrent les éméthophobes. Pour autant je ne suis absolument pas guérie et probablement parce que mes parents ont pensé que le problème passerait tout seul, et ils se trompaient. Aujourd'hui je vis avec et chaque petite victoire contre moi même est un pas de géant. Depuis le moment où mon problème s'est déclaré, j’ai avancé à petit pas toute seule mais j'aurai aimé être aidée par mes parents qui n'ont malheureusement jamais compris mon problème.
Je vais te donner un petit conseil relatif à mon expérience. Quand j'ai eu 8 ou 9 ans, j'ai décidé qu'il était temps pour moi de réagir. Ce qui me poussait à vouloir avancer, ce n'était pas tellement de ne plus avoir peur mais plutôt que personne ne se rende compte de mon problème. J'ai alors commencé par essayer de me débarrasser de centaines habitudes irrationnelles qui me rassuraient. Je pense que tu pourrais essayer de commencer comme çà avec ton fils.
Surtout je pense qu'il ne faut pas le confronter directement à ce qui l'angoisse. L'exemple de la gastro est l'une des choses qui nous terrifie le plus. Celui qui est malade risque de vomir et on pourrait l'attraper et vomir aussi.
Si tu veux une image terrorisante de ce que peut ressentir ton fils, image une personne que a une phobie des insectes et qui est obligée d'en manger un énorme tout en entendant les gens autour de lui dire qu'il n'y a rien de plus naturel.
Pour finir, je voudrais te féliciter de ta démarche car beaucoup trop de gens sous estiment ce problème. Je pense que rien ne le fera plus vite avancer que de savoir que sa mère essaie de l'aider et de le comprendre.

Bonsoir Marie. Tout d'abord je tiens à te remercier de m'avoir apporté ton témoignage, ça me permet d'ouvrir les yeux sur pas mal de choses. J'imagine que les petits détails qui te rassuraient que tu évoques c'est un peu comme quand mon fils me demande du Primpéran pour tout et n'importe quoi ? Par exemple avant un repas s'il est barbouillé, avant un trajet en voiture... Hier nous étions avec des amis. Leur petite fille s'est gavée de bonbons et a fini la soirée en vomissant. Alexandre était dans tous ses états et me demandait du Primpéran. Je n'en avais pas. Alors je me suis cachée, je lui ai dilué du Doliprane en sachet dans de l'eau et lui ai fait croire que c'était du Primpéran sous une autre forme. Il a tout bu et est vite allée mieux !! Je ne dois peut-être pas encourager cette prise de médicaments, aussi anodins soient-ils, ils pourraient sans doute provoquer une accoutumance ?

Sinon je pense aller voir une psychologue, pensez-vous que c'est la bonne manière de l'aider ?

Merci beaucoup pour votre aide, tu n'imaginez pas ce que ça peut me soulager !
Bonne soirée !
Virginie.

C’est vrai que le primpéran c’est une de ces choses auxquelles on a tendance à recourir un peu à tout bout de champ. J’ai réussi assez vite à limiter ce problème. Aujourd’hui je n’en prends que quand je suis vraiment malade. Quand j’avais à peu près 10 ans, j’ai entendu une personne dire que la prise trop fréquente d’un médicament permettait au corps de s’habituer et pouvait le rendre totalement inefficace. L’idée même d’un moment où je n’aurais même plus ce médicament pour m’aider était une peur si grande que j’ai été obligée de limiter mes prises.
Je pense qu’il ne faut pas l’encourager dans cette voie. De plus, le fait de devoir évaluer à quel moment il risque réellement de vomir est très important et permet de mieux vivre en société. Il faut qu’il arrive à se contrôler lui-même. De plus, je ne pense pas qu’il soit très bon de lui mentir. La première raison c’est que même si ce n’est pas du primpéran, lui le croit et çà ne l’aide pas à progresser. La seconde c’est que s’il vomit et qu’il comprend que tu lui as menti il n’aura plus confiance en toi.
Ce qui est le plus facile à gérer au départ ce sont les autres. Par exemple tu peux le rassurer en lui expliquant que cette petite fille a vomi parce qu’elle a mangé trop de bonbons, ce n’est pas contagieux alors çà ne peux pas le faire vomir. Il peut s’éloigner de la personne si çà le dérange trop. Comme mes parents ignoraient mon problème, j’ai été forcée de manger comme tout le monde. Les seules choses qu’on ne puisse pas me faire avaler ce sont les huitres.
Je pense que c’est une très bonne idée de l’emmener voir un spécialiste. Pour çà je ne peux pas t’aider, je n’ai malheureusement pas eu cette chance mais j’y pense aujourd’hui et les nombreux témoignages positifs que j’ai lu m’encouragent dans ce sens.
Si tu as d’autre questions, surtout n’hésite pas.
Marie

Bonjour,

L'idée d'un psychologue peut être bénéfique... qui sait.

Si non, comment se sont déroulées les vacances?

Bonsoir !

C'est vraiment super gentil de venir me donner des conseils. J'en suis très touchée. Je crois que je vais contacter une psychologue, car le pédopsy qu'on avait vu au CMP m'avait dit texto "si tous les enfants étaient aussi malades que votre fils je serais au chômage :". Or on vit bien un enfer et lui aussi, je ne comprends pas qu'il ait pris son problème à la légère. Un pédopsychiatre pourtant très réputé.

Marie tu as raison, ce n'est pas bon de lui mentir (par rapport au médicament). En fait il était tard et je ne savais plus comment gérer la crise, j'ai fait ça dans l'urgence, mais c'est clair que je n'étais pas fière. Je lui ai dit le lendemain d'ailleurs, pour lui faire prendre conscience de l'effet placébo qu'avait eu le Doliprane. Il était étonné, mais ne m'en a pas voulu.

Admin, les vacances se sont bien passées merci ! A part cet épisode après gavage de bonbons, le dernier jour. Depuis il est quelque peu angoissé et me demande en combien de temps il va digérer, si tel ou tel aliment se digère mieux qu'un autre et il privilégie les repas sucrés (où il a plus d'appétit). En gros le matin c'est 3 briochettes + lait, gros goûter et picorage le reste du temps.

Voilou ! Et toi comment gères-tu ta phobie aujourd'hui ? Tu as consulté quelqu'un pour cela ?

Bonsoir,

Ah c'est super si les vacances se sont bien passées (mis à part ce petit désagrément...). Il ne faut pas qu'il tombe dans ce cercle vicieux de la nourriture... je pense que le mieux serait de consulter au plus vite.

Oui Mariemarie, il serait bien que tu nous face un post avec une petite présentation...

Biz,